Se fiant aux expériences du Mondial-2006 en Allemagne, l’Autriche, où la prostitution est également légale, aborde sereinement l’Euro-2008 (7-29 juin en Suisse et en Autriche) sur ce plan.

Plusieurs mois avant le début de la compétition en 2006, des voix s’étaient inquiétées d’un afflux de supporteurs lubriques dans les maisons closes locales ainsi que de prostituées d’Europe de l’Est pour satisfaire la demande accrue.

Pourtant il n’y a eu ni augmentation de la prostitution forcée ni du nombre de péripatéticiennes sans papiers. Pis, le secteur de la prostitution légale avait même vu son chiffre d’affaires reculer.

Partant de là, les autorités autrichiennes, qui tolèrent les bordels comme le voisin allemand, attendent avec flegme les trois semaines de fête du foot pour lesquelles deux millions de visiteurs sont attendus.

Sur les quatre villes hôtes (Vienne, Klagenfurt, Innsbruck et Salzbourg), seules Innsbruck (ouest) et Salzbourg (nord) tablent sur une augmentation de la fréquentation des maisons closes. Mais le milieu est strictement contrôlé, font savoir les services compétents.

Par précaution, la ville de Vienne a néanmoins renforcé les équipes de son service d’assistance téléphonique destiné notamment aux prostituées.

Les associations d’aide aux travailleuses du sexe ne croient pas non plus à une hausse de la traite d’êtres humains en relation avec le tournoi. “Ce ne serait pas rentable au niveau des structures à mettre en place”, souligne Esa van Rahden du projet viennois “Sophie – espace de formation pour prostituées”.

Tout comme en Allemagne en 2006, l’Euro pourrait même être défavorable au marché selon Renate Blum, la porte-parole de l’association LEFÖ d’aide aux prostituées.

Le racolage sur la voix publique à proximité des stades, par exemple, est rendu quasi-impossible, selon elle, par le dispositif policier et les masses circulant vers les enceintes sportives. Autre obstacle: les zones de visionnage des matchs qui retiennent dans les centres-villes une foule de clients potentiels. (AFP)