Le sélectionneur de l’équipe des Pays-Bas, Marco Van Basten, estime que la France et l’Italie “sont plus fortes qu’en 2006” et font donc logiquement figure de favorites de l’Euro-2008, qui débute dans deux semaines.
Interrogé jeudi à Noordwijk aan Zee (ouest) en marge du stage de préparation de la sélection ‘Oranjes‘, San Marco a cependant déclaré que les Pays-Bas s’étaient également “fortement améliorés” depuis le Mondial-2006.
Marco van Basten, à quinze jours de votre premier match, le 7 juin face à l’Italie, où en est votre équipe ?
Certains joueurs ont quelques petits soucis de santé comme van Persie, Melchiot ou Ooijer mais cela ne m’inquiète pas, je pense qu’ils seront prêts même s’il faut encore attendre quelques jours avant d’être définitivement fixé. Pour le reste, tout va bien. Mais le groupe n’est pas encore complet. J’attends le retour des joueurs du Real Madrid (Robben, Van Nistelrooy et Sneijder), ainsi que l’arrivée d’Edwin van der Sar, qui vient de disputer la finale de la Ligue des champions”.
Il y a deux ans, vous jugiez votre équipe trop tendre pour remporter le Mondial et vous vous fixiez l’Euro comme principal objectif. Nous y voilà. Les Pays-Bas ont-ils les moyens de l’emporter ?
“En football, tout pronostic est hasardeux. Mais rien n’est impossible. Qui aurait cru la Grèce capable de gagner il y a quatre ans. Et le Danemark en 1992. Nous ne serons pas favoris cet été mais le groupe est prêt. Je suis à sa tête depuis quatre ans et je suis très satisfait de son évolution. Oui, nous sommes prêts. Pas seulement les joueurs, qui sont meilleurs qu’il y a deux ans. Moi aussi. J’étais un coach sans expérience il y a deux ans. J’ai désormais mûri et tous mes adjoints aussi”.
Comment jugez-vous vos adversaires du premier tour ?
“La France et l’Italie son incontestablement plus fortes encore qu’en 2006. Ces deux nations disposent de deux noyaux de joueurs qui ont peu changé et qui sont donc encore plus expérimentés. La France m’impressionne vraiment au niveau de son potentiel physique. C’est vraiment du très, très costaud. L’Italie n’est plus cette équipe qui jouait dos au mur avant de +planter+ un but en contre. Elle a désormais plus l’esprit de conquête. Avec (le sélectionneur) Donadoni, elle développe un football plus ouvert. Et la Roumanie, c’est la nation montante qui, je vous le rappelle, nous avait devancés lors de la phase qualificative”.
En quatre ans, vous n’avez pas été épargné par certains de vos joueurs. Dernièrement, Clarence Seedorf a refusé sa sélection pour l’Euro car vous ne lui feriez pas assez confiance. Est-ce une déception ?
“Oui, j’ai été très surpris. Je l’ai toujours respecté. Mais ce dossier est clos. J’espère simplement qu’il ne nous manquera pas”.
Joueur, vous étiez adulé. Aujourd’hui, la presse critique beaucoup votre façon de diriger la sélection. Cela vous attriste-t-il ? Vous affecte-t-il ?
“Non. La presse peut être dure, cela fait partie du job de coach. Il faut l’accepter. Je ne suis plus joueur, c’est moins confortable. Mais croyez-moi ou non, je suis très serein. Et j’aborde l’Euro sans aucune nervosité”.
Vous serez l’entraîneur de l’Ajax Amsterdam après l’Euro. N’avez-vous pas déjà la tête ailleurs et le regard vissé sur le marché des transferts ?
“Je suis au maximum concentré sur ma tâche en équipe nationale. J’ai délégué toutes mes responsabilité actuelles à l’Ajax au directeur technique Dany Blind”.
Propos recueillis par Benoît NOËL
