Deuxième meilleur buteur du championnat des Pays-Bas la saison dernière avec le FC Twente, l’attaquant suisse Blaise Nkufo retrouve la Nati avec bonheur et ambition à l’entame de la campagne de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Blessé juste avant l’UEFA EURO 2008, il renoue à 33 ans avec sa sélection en découvrant un nouveau visage sur le banc. Celui d’Ottmar Hitzfeld, l’ancien gourou du Bayern Munich, successeur de Köbi Kuhn.
Facile vainqueur de Chypre lors du match amical de préparation, et auteur d’un bon nul en Israël (2:2) pour son entrée dans la compétition préliminaire pour Afrique du Sud 2010, la sélection helvétique a semble-t-il digéré la déception de l’EURO. Hitzfeld compte sur Nkufo pour repartir sur une nouvelle dynamique. L’attaquant d’origine congolaise s’est confié à FIFA.com.
Blaise, l’Euro raté est encore frais. Comment le groupe a-t-il vécu et digéré cette frustration ?
J’étais absent donc je ne peux pas vraiment en parler. Ce que je sais, c’est que chacun a fait son autocritique et que le court laps de temps entre la fin de l’EURO et le début des qualifications pour la Coupe du Monde n’a pas permis de gamberger. Il faut repartir sur de nouvelles bases sans pour autant tout changer. Un nouveau coach est là et, comme à chaque prise de fonction, commencer avec des victoires rend la suite plus facile.
Vous avez raté l’EURO au dernier moment sur blessure. Comment avaler une telle pilule, surtout à votre âge ?
Les blessures font partie du métier, il faut apprendre à vivre avec. Je ne suis pas le premier ni le dernier à rater une grande compétition pour un problème physique. Mais c’est frustrant car j’avais bien bossé, je m’étais montré efficace avec mon club et je tenais très fort à cet EURO.
Cette déception a pu être d’autant plus grande que votre histoire avec la Nati a toujours été pour le moins tourmentée…
C’est vrai, mais je regarde devant moi. Je savais que tôt ou tard la Nati reviendrait dans ma carrière car je marche bien en club. J’ai grandi en Suisse, j’y ai mes racines et mes marques, la sélection est importante pour moi. J’ai toujours été disponible et le reste, pour le plus longtemps possible.
Ottmar Hitzfeld, un grand nom du coaching, a pris la suite de Köbi Kuhn. Comment se passent ses débuts ?
Il a l’habitude de travailler sur le long terme et au quotidien, et là il n’a pas eu trop de temps pour apprendre à nous connaître. Il a déjà exposé ses grandes lignes tactiques et techniques. Son mot d’ordre est simple : en football on ne réagit pas, on agit.
Quels premiers changements avez-vous pu constater ?
Il donne sa chance à de nouveaux joueurs et veut accroître la concurrence en donnant un meilleur équilibre à l’équipe. Il a été clair sur le fait qu’une sélection passe par de bonnes performances en club.
Vous avez 33 ans, votre avenir en sélection semble donc a priori réduit. Comment gérez-vous cela ?
Je suis conscient de mon âge, mais je suis encore disponible pour le sélectionneur. A moi de saisir ma chance quand il me fait confiance. Je me sens bien, je suis en forme et je le prouve avec mon club. Je ne réfléchis plus à long terme, je fais tout ce qu’il faut pour rester en bonne santé et apporter encore à l’équipe nationale.
Réussir avec la Nati serait une revanche au regard de votre image parfois controversée en Suisse ?
Je n’ai pas toujours été reconnu à ma juste valeur en Suisse. Quand je suis parti pour la D2 allemande, mon choix a mal été compris. Mais c’était un tremplin vers la Bundesliga, qui était mon objectif. Je suis ensuite parti aux Pays-Bas, où j’ai obtenu la reconnaissance qui va avec mes performances. Nul n’est prophète en son pays. Là encore, je ne suis ni le premier, ni le dernier.
Qu’avez-vous retenu de ces relations tendues avec votre sélection ?
Ce qui compte au final, c’est de bien faire son métier. Une carrière dure dix ou quinze ans et après c’est fini. Ce n’est qu’un court moment d’une vie. Twente m’a relancé après mes soucis à Hanovre, arrivés en même temps que ceux avec la Nati. Mais j’ai travaillé dur pour revenir.
Comment expliquer que vous êtes longtemps resté peu connu du grand public ?
Il m’a peut-être longtemps manqué une vitrine internationale. Mais à part pendant deux saisons, j’ai toujours bien marché avec mes clubs. Je ne deviens pas meilleur avec l’âge !
