Interview :
une convocation de la part de Kuhn?
MAURO LUSTRINELLI: Ma non-convocation ne m’a pas surpris, vu comment les sélections ont été faites depuis un an et demi. Celui qui connaît Köbi Kuhn sait
que celui-ci avait ses choix en tête depuis longtemps. Il ne pouvait donc pas y avoir de la place pour des changements. Dans son incohérence, le sélectionneur a été cohérent.
– A quoi attribuez-vous cette décision du coach de vous ignorer?
MAURO LUSTRINELLI: Il faudrait le demander à Koebi Kuhn. Je ne veux pas me hasarder à émettre des hypothèses. Mais le sélectionneur a toujours dit qu’il convoquerait les joueurs les plus en forme du moment.
Or, si on regarde la liste, ce n’est pas toujours le cas. On y trouve des éléments qui ont très peu joué et d’autres qui sont encore blessés.
MAURO LUSTRINELLI: Oui. Si on regarde mes performances cette saison, je méritais ma place (ndlr: “Lustrigol” a fini 5e du classement des buteurs avec 14 réussites, et 3e Suisse). Mais les statistiques ne suffisent pas toujours.
Malgré cette désillusion, j’ai la satisfaction d’avoir disputé un bon championnat. J’ai été constant même si j’ai été blessé entre novembre et décembre. J’aurais difficilement pu faire plus.
– Votre avis sur cette sélection?
MAURO LUSTRINELLI: La Suisse doit miser sur le collectif, comme à la Coupe du Monde. Mais je comprends les soucis du public après les matches amicaux. Il y a du boulot.
– Jusqu’où pourra aller l’équipe de Suisse lors de l’Euro 2008?
MAURO LUSTRINELLI: Le premier match face à la République tchèque sera décisif. S’imposer signifierait créer un enthousiasme incroyable autant à l’intérieur du groupe que dans tout le pays. Si la Suisse est en forme ce jour-là, elle réussira sans doute ensuite à mettre la chance dans son camp. La Nati pourra également mieux gérer la pression liée aux attentes du public.
TXT. Propos recueillis par Patrizia Franchini (traduit de l’italien par Michaël Taillard)