Martin Kallen, y aura-t-il unité totale entre l’Autriche et la Suisse? Ou au contraire un tournoi qui se décline en deux conjugaisons distinctes?

L’Euro se joue avec 16 équipes sur un seul territoire. Tout a été fait pour avoir une approche unique au niveau de l’organisation, notamment dans les stades, leur entourage direct et les «Fan Zones» dans les villes organisatrices. Pour le reste, la marge de manœuvre des deux pays et des villes hôtes est une réalité, avec des concerts ou des projets différents. En Autriche, il n’y a pas d’équivalent au concept des «UBS Arena», mais une sorte de «cirque ambulant» qui se déplace d’une ville à l’autre.

Et au niveau des mentalités ou de l’organisation nationale?

Les groupes de travail communs ont été efficaces. Avec il est vrai des différences dues au pouvoir plus centralisé en Autriche, par rapport aux pouvoirs inhérents aux cantons et aux villes en Suisse. Il n’empêche que les Suisses et les Autrichiens sont deux voisins qui se respectent, sans trop se connaître. Les Suisses ont plus le souci de la précision, les Autrichiens sont plus décontractés et plus habitués, surtout à Vienne, à accueillir les touristes. Mais cette rivalité entre villes organisatrices d’un Euro ou Coupe du monde est classique et, finalement, bénéfique: chaque site s’efforce de se montrer sous son meilleur jour, de faire mieux que les autres…

Qu’en est-il de Genève, seul îlot francophone face aux sept villes germanophones?

Les décisions importantes et le travail ont commencé plus lentement qu’en Suisse alémanique, mais aujourd’hui, Genève est prête, même en avance par rapport aux cités alémaniques, à commencer par son stade, dont la gestion n’était pas facile, ne serait-ce qu’en raison de ses accès limités. Genève peut se réjouir d’accueillir trois matches de l’Euro. Des travaux étaient vraiment nécessaires au niveau logistique, ils ont été accomplis. L’éclairage a été renforcé, deux écrans géants installés tout comme la signalétique aux abords du stade et les espaces médias et VIP.

Non sans grincements de dents, en raison des 14 millions de francs supplémentaires nécessaires pour les ultimes travaux…

Des améliorations qui, à 65%, ne disparaîtront pas après l’Euro et resteront bénéfiques pour le stade. L’UEFA n’a pas seulement demandé des travaux, elle y a aussi contribué financièrement, tout comme la Confédération. / olb