L’imprévisible portugais sera forcément l’objet de toutes les attentions helvétiques lors de la rencontre Suisse–Portugal. Mais comment se «charger» d’un tel artiste?

La Suisse affrontera le Portugal dans le dernier match du groupe A. Ce match sera peut-être décisif pour poursuivre l’aventure Euro. Alors, même si l’on n’en est pas encore là, il y a fort à parier que la sélection nationale y pense déjà.

Et penser au Portugal, aujourd’hui, c’est forcément avoir en tête un nom: Cristiano Ronaldo, 23 ans, 43 buts cette saison toutes compétitions confondues avec Manchester United. Il ne faudrait bien sûr pas que cela vire à l’obsession, car avec encore Deco ou Nani et d’autres, les Portugais ont bien des moyens de causer des problèmes. Mais enfin, le génie, c’est Cristiano Ronaldo. Et c’est donc lui qui focalise toutes les attentions.

Une seule question, récurrente pour tous ses adversaires, affleure déjà: comment faire pour mettre sous l’éteignoir l’imprévisible buteur?

Philippe Senderos, s’il est aligné au sein de la défense helvétique, sera en première ligne pour contrer le Portugais. Alors? «Alors, c’est un attaquant, si je joue j’aurai à faire à lui, donc je fais toujours attention, explique le défenseur d’Arsenal. Il a beaucoup de qualités, bien sûr. Maintenant, il ne faut pas dire non plus qu’il est impossible de le marquer. Rien n’est impossible!»

Mais au-delà de ce cri du coeur, quelles sont les solutions qui s’offrent la Suisse? Patrick Müller, que tout le monde attend à Lugano, donne son avis sur le sujet.

1 UN MARQUAGE INDIVIDUEL C’est une possibilité qui a souvent existé par le passé. Tous les plus grands joueurs de Pelé à Maradona, en passant par Cruyff ou Platini ont senti sur la nuque le souffle haletant d’un cerbère commis d’office.

Le résultat? Si ces joueurs sont restés dans l’histoire c’est que personne, pas même le plus zélé défenseur, n’a réussi à juguler leur talent. C’est d’autant plus vrai pour Cristiano Ronaldo, passé maître dans l’art d’éliminer un adversaire dans un mouchoir de poche.

L’avis de Müller: «C’est envisageable, mais franchement, j’ai vu la finale. Je connais très bien Essien. En un contre un, c’est sans doute l’un des plus dur à passer au monde, c’est une sangsue. Et là… Cristiano lui a fait des grigris impossibles. En individuel, on récupérera quelques ballons, c’est sûr. Mais le pourcentage sera loin d’être favorable.»

2 UN TRAITEMENT PARTICULIER Pas de marquage individuel, mais une attention particulière. Dès que le jeu se décale vers Ronaldo, un «préposé» se rapproche systématiquement de lui pour le tenir de près. Il s’agit d’une solution intermédiaire qui suppose beaucoup d’automatismes.

L’avis de Müller: «Là aussi, le but du jeu c’est de se coller à lui pour l’empêcher de se retourner. Car une fois qu’il fait face, tout se complique. En plus il va très vite… Donc c’est difficile.»

3 UNE PRISE À DEUX La dernière solution n’est pas d’ignorer totalement Cristiano Ronaldo, mais de ne pas bouleverser tout son positionnement pour s’adapter à un poison. Cela ne veut pas dire que la star portugaise sera libre de tout marquage. Mais que le bloc défensif suisse se chargera de lui en zone.