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Football Suisse: Football vidéo » Equipe de Suisse » Köbi Kuhn à l’interview

05.05.2008 08:16

La Suisse a perdu ses 4 dernières rencontres amicales. C’est grave docteur? A… 33 jours du coup d’envoi de l’Euro 2008, le sélectionneur Köbi répond à nos questions.

Idole des jeunes et héros des vieux un jour; zéro le lendemain… Les critiques auxquelles doivent faire face certains sportifs ne sont pas toujours faciles à encaisser. Didier Cuche, avant de soulever ses globes de cristal, et Köbi Kuhn, par exemple, pourraient en témoigner.

Pour son dernier défi avant de passer le témoin à Ottmar Hitzfeld qui vient de fêter un nouveau titre de champion d’Allemagne avec le Bayern de Munich, le sélectionneur national ne veut cependant pas polémiquer. Une seule chose importe: faire en sorte que la Nati soit prête le 7 juin.

A un peu plus de 30 jours du coup d’envoi de l’Euro 2008, Koebi Kuhn nous répond en toute simplicité, réalisme, et non sans une certaine pointe d’humour. Interview.


“La pression est logiquement là”
TXT: A cinq semaines du match d’ouverture de l’Euro 2008 contre la République tchèque, quel est votre état d’esprit? Etes-vous sous pression?
KÖBI KUHN: La pression est là mais elle n’a rien à voir avec le fait que ce sera mon dernier tournoi en qualité de sélectionneur national. C’est tout à fait normal qu’une certaine tension soit présente avant un pareil événement.

– Tant l’équipe nationale que vous-même avez récemment fait l’objet de critiques parfois très virulentes…
KÖBI KUHN: Aussi longtemps que les remarques se portent sur la performance, je peux très bien les comprendre. Certaines étaient d’ailleurs correctes. Je suis par contre un peu moins d’accord lorsque l’on s’attaque à la personne. Mais vous savez, je n’en fais pas une grande affaire. Tout mon esprit est accaparé par l’Euro.

“Du sacre à la sortie prématurée”
– Disputer un Euro dans son pays fait que les attentes des supporters et des médias sont encore plus élevées…
KÖBI KUHN: Je suis convaincu que tout sera possible pour la Suisse lors de cet Euro. Je veux dire par là que cela pourra aussi bien aller dans un sens que dans l’autre. Il faut bien être conscient que même en réalisant un très bon football, nous pourrions être éliminés dès le 1er tour. Tout est réaliste: du sacre à la sortie prématurée.

Je l’ai déjà dit des centaines de fois. Regardez le bassin de population des autres pays qui participent à l’Euro. Ce ne sont pas vraiment les mêmes proportions.

– Le très net revers face à l’Allemagne n’a guère rassuré…
KÖBI KUHN: Chaque défaite est à prendre au sérieux afin d’en tirer des enseignements. Face à l’Allemagne, nous avons fait certaines erreurs que nous n’avions jamais commises jusque-là. Il s’agira de ne plus les reproduire.

“Je n’ai pas peur”
– Ne craignez-vous pas que la Suisse évolue de manière crispée et nerveuse devant son public?
KÖBI KUHN: Je ne pense pas, même si l’équipe est jeune. Presque tous les joueurs évoluent dans les principaux championnats européens. Ils savent donc vivre avec cette pression.

Si on nous compare aux équipes les plus expérimentées du tournoi, il est incontestable que nous sommes une formation jeune. Mais je n’ai pas peur. Cela doit être pris comme un compliment vis-à-vis de la fédération qui a réalisé toutes ces dernières années un énorme travail au niveau de la formation et du développement des jeunes talents.

– Quoi qu’il en soit, vous formerez la meilleure équipe possible en fonction du réservoir à disposition…
KÖBI KUHN: C’est toujours un peu subjectif de parler de meilleure équipe. Ce sera en tout cas MA meilleure équipe. On fera les comptes après.

– La Suisse a perdu ses quatre derniers matches amicaux…
KÖBI KUHN: C’est du passé. Il s’agit de regarder devant nous désormais.

– Au niveau du nombre des blessés, la situation est loin d’être idéale…
KÖBI KUHN: Il n’y a vraiment plus de place sur ma tête pour me faire encore d’autres cheveux gris. Ce sera une énorme déception pour les joueurs blessés de ne pas pouvoir participer à cette fête du football. Mais cela ne sert à rien de se lamenter. Aux autres de sauter sur les places disponibles. Et puis, toutes les équipes auront ce genre de désagréments.

“Nous serons à coup sûr meilleurs”
– Plusieurs sélectionneurs, dont Fabio Capello, ont constaté que la Suisse n’est pas une formation facile à manier mais que parallèlement elle a également de grosses difficultés dans le geste final…
KÖBI KUHN: C’est juste. Cela peut s’expliquer en partie par les blessures enregistrées. Je suis convaincu que la volonté de corriger le tir est là.

– Pouvez-vous comprendre qu’une partie de l’opinion soit inquiète?
KÖBI KUHN: Avant leurs Coupes du monde respectives, la France et l’Allemagne avaient aussi connu des difficultés et puis s’en étaient bien sorties lors de la compétition. Ca doit nous stimuler.

– Dans quels domaines l’équipe nationale doit-elle encore progresser?
KÖBI KUHN: Je dirais que dès le 19 mai lors du camp d’entraînement à Lugano, les joueurs seront totalement concentrés sur l’Euro. Nous pourrons enfin travailler 3 semaines de suite avant d’affronter la République tchèque. Nous serons à coup sûr meilleurs que ce que nous avons montré ces derniers mois.

– Où serez-vous le 29 juin?
KÖBI KUHN: Je regarderai la finale à la télévision… ou depuis le banc. Ca, ce serait mon plus grand rêve.

TXT. Propos recueillis par Miguel Bao

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